Page:Poésies de Schiller.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pures, des plus tendres manifestations de cette âme de poëte.

« Souvent, dit-il, les ténèbres du doute ont enveloppé mon cœur, et dans l’angoisse que j’éprouvais, ô mon Dieu ! tu le sais, j’ai cherché ta lumière. Tu m’as soutenu dans de mauvais jours, dans des jours où, d’un côté, la superstition lançait ses arrêts passionnés, où, de l’autre, l’incrédulité me jetait son rire moqueur. Me voilà vacillant dans l’orage, hélas ! et le faible roseau succomberait dans sa faiblesse si tu ne prenais pitié, ô notre Père, de tes créatures ! Garde mon cœur dans ce repos, dans ce saint repos où nous sommes plus accessibles à la vérité. Le soleil ne se reflète pas dans la mer orageuse, il ne répand ses lueurs éclatantes que sur le miroir des vagues paisibles. Conserve-moi ce calme, pour que je puisse, mon Dieu, reconnaître Jésus-Christ que tu nous as envoyé ; car là est la vérité qui fortifie le cœur et qui élève l’âme. Si j’ai la vérité, j’ai Jésus ; si j’ai Jésus, j’ai Dieu ; si j’ai Dieu, j’ai tout. J’entends le son de la cloche qui m’appelle au temple. Je vais là porter ma croyance, m’affermir dans la vérité, me préparer à l’éternité. Dirige-moi, mon Père, ouvre mon cœur aux impressions de la vérité, afin que je puisse les commu-