Page:Poésies de Schiller.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le vieux Nestor, qui a vu trois âges d’homme, offre à Hécube en larmes la coupe couronnée de lauriers : « Bois, lui dit-il, et oublie ta profonde douleur ; les dons de Bacchus ont une vertu balsamique pour les cœurs déchirés. Prends cette boisson rafraîchissante et oublie ta profonde douleur ; les dons de Bacchus ont une vertu balsamique pour les cœurs déchirés.

« Car Niobé, sur laquelle les Dieux en colère lançaient leurs flèches, goûta le fruit de la vigne et apaisa ainsi ses souffrances. Aussi longtemps que la source de la vie est sur le bord des lèvres, la douleur est ensevelie dans les vagues du Léthé. Aussi longtemps que la source de la vie est sur le bord des lèvres, la douleur est ensevelie dans les vagues du Léthé. »

Et sous l’inspiration du Dieu la prophétesse se leva ; du haut des navires elle vit flotter la fumée des toits de la Grèce. « Tout ici-bas n’est que fumée, les grandeurs de la terre s’élèvent comme de vains tourbillons, les Dieux seuls sont inébranlables. Le souci plane autour du coursier de l’homme de guerre et autour du navire ; demain peut-être nous ne serons plus : aujourd’hui jouissons de la vie. »