Page:Poésies de Schiller.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA FÊTE DE LA VICTOIRE.

Les remparts de Priam étaient tombés ; la ville de Troie gisait dans la poussière, et les Grecs, ivres de leur victoire, chargés de leur butin, étaient sur leurs navires au bord de l’Hellespont, songeant avec joie à leur retour dans la belle Grèce. Entonnez les chants de bonheur ! les navires sont tournés du côté du foyer paternel et s’en vont voguer vers la patrie.

Là aussi étaient les Troyennes, pâles, les cheveux épars, pleurant et se frappant la poitrine avec douleur. Aux accents de la joie elles mêlaient leurs lamentations ; elles gémissaient sur leurs souffrances et sur le désastre de leur empire. Adieu, sol chéri ! loin de la terre natale nous suivons des maîtres étrangers ; heureux sont les morts !

Calchas offre un sacrifice aux Dieux : il invoque Pallas qui fonde les villes et qui les détruit, Neptune qui entoure le globe de ses vagues, Jupiter qui répand la terreur et balance ses foudres redoutables ; le long et rude combat est achevé, le cercle du temps est accompli ; la grande ville est vaincue.