Page:Poésies de Schiller.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA PROMENADE.

Salut à toi, montagne aux sommités empourprées ! salut à toi, soleil qui colores si bien ces cimes, et à toi, campagne animée, et à vous, tilleuls dont j’aime à entendre le murmure, et au chœur joyeux qui se balance sur ces rameaux ! Je te salue aussi, azur paisible qui entoures, dans un immense espace, la colline aux teintes sombres, la forêt verte qui s’étend sur moi, lorsque je quitte mon étroite retraite pour m’entretenir avec moi-même et pour te voir. Un air balsamique me pénètre et me rafraîchit, une lumière brillante satisfait mon regard altéré. Des couleurs vives et mobiles brillent dans la prairie, puis se fondent dans un doux ensemble. La plaine me reçoit sur ses larges tapis, le sentier rustique serpente à travers sa verdure, l’abeille diligente voltige et bourdonne autour de moi, le papillon se repose sur les feuilles de trèfle, les rayons du soleil tombent sur ma tête, les vents se taisent et l’on n’entend que le chant de l’alouette qui s’élance vers le ciel. J’écoute le murmure de la forêt voisine, la couronne des aunes se penche et la brise légère balance les pointes de gazon argenté. Là se trouvent l’ombre et