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habile à façonner des vases de bronze et d’argile. Il enseigne la manière de se servir des tenailles et des soufflets et il forge sur son enclume le premier soc de charrue.

Minerve, que l’on distingue avec sa lourde lance entre tous les Dieux, fait entendre sa voix et parle impérieusement aux habitants de l’Olympe. Elle veut construire des remparts pour servir de refuge et de défense, pour réunir dans une même communauté les hommes dispersés.

Elle s’avance d’un pas majestueux à travers les champs, et le dieu Terme marche sur ses pas. Elle mesure les contours de la colline et enferme le lit du fleuve dans une enceinte sacrée.

Toutes les nymphes et les oréades qui suivent Diane sur les sentiers de la montagne, leur épieu de chasse à la main, se mettent à l’œuvre, travaillent avec joie, et sous les coups de leurs haches tombe la forêt de sapins.

Le Dieu couronné de roseaux sort aussi de ses vertes ondes, dirige son fleuve selon la volonté de la Déesse, les heures légères fuient rapidement, et les rudes tiges d’arbres s’arrondissent sous la main des ouvriers habiles.

On voit aussi venir le Dieu des mers ; d’un coup de son trident, il arrache à la terre les colonnes de