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ni dans le ciel chanté par les poëtes ; mais nous te rejoindrons sans aucun doute. Ce qui réjouit le pèlerin est vrai. Au delà de cette vie est l’espoir, la vertu nous conduit plus loin que le tombeau. Ce ne sont point là de vains songes ; déjà toutes ces énigmes te sont dévoilées. Déjà ton esprit voit avec extase la vérité, la vérité qui en mille rayons s’échappe du calice de notre Père suprême.

Allez donc, noirs et muets porteurs, livrez encore ce corps aux grands exterminateurs. Que les gémissements cessent, que la terre soit amoncelée sur ce cercueil. Où est l’homme qui a sondé les arrêts de Dieu ? où est l’œil qui a pénétré les profondeurs de l’abîme ? Saint, saint, saint, ô Dieu des tombeaux ! Nous t’adorons avec terreur. Que la terre redevienne terre, l’esprit s’échappe de son enveloppe pourrie. Que le vent orageux dissipe les cendres de l’homme. Son amour est éternel.