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ÉLÉGIE
SUR LA MORT D’UN JEUNE HOMME.

Un gémissement profond pareil à ceux qui annoncent l’orage retentit dans la maison de deuil. Des sons lugubres résonnent dans la tour de l’église. On apporte un jeune homme qui n’était pas encore mûr pour la tombe et qui a été enlevé au printemps de la vie, à l’âge où son cœur battait avec force, où son regard conservait encore toute son ardeur. C’est un fils, idole de sa mère et sur lequel sa mère se lamente ; c’est mon ami fidèle, c’est mon frère. Que tout ce qui porte le nom d’homme le suive au tombeau !

Superbes sapins qui braviez la tempête et le tonnerre, êtes-vous fiers de votre âge et de votre force ? Et vous, montagnes dont les cimes s’élèvent jusqu’au ciel ; et toi, voûte azurée qui entoure le soleil ? Est-il fier, le vieillard qui, par des œuvres hardies, monte de degré en degré jusqu’à son dernier but ? Est-il fier, le héros qui, par ses exploits, arrive