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VIE DE MALHERBE.

L’auteur de cette biographie se trouvait à Caen au mois de septembre 1833 : il n’oublia pas de visiter la maison de Malherbe. « Cette maison est un de nos trésors, lui dit un amateur du pays ; mais au premier jour nous la verrons démolie : elle gêne l’alignement de la rue. »

Un peu plus de deux ans auparavant, au mois de février 1831, l’auteur passait devant Saint-Germain-l’Auxerrois : la veille, une émeute populaire avait dévasté cette église, qui jusqu’à ces derniers temps a conservé l’aspect délaissé des monuments qui tombent, sans que le siècle prenne souci de les relever. Dans cette église reposent depuis deux cents ans les cendres de Malherbe.

L’église est sortie de ses ruines, la petite maison de Malherbe est encore debout ; mais la tombe et le berceau du poète peuvent s’effacer de la terre, son livre ne périra pas.

François Malherbe naquit à Caen, vers 1556, d’une famille noble, mais pauvre. Son père remplissait alors le simple office d’assesseur. Il se consolait de l’état où sa maison était tombée depuis deux siècles, en allant visiter dans une salle de l’abbaye de Saint-Étienne les armes des Malherbe Saint-Aignan, qui suivirent le duc Guillaume à la conquête. Il faut voir de quel air leur