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POÉSIES.


LES LARMES DE SAINT PIERRE,
imitées du tansille[1].
AU ROI HENRI III.

1587


Ce n’est pas en mes vers qu’une amante abusée
Des appas enchanteurs d’un parjure Thésée,
Après l’honneur ravi de sa pudicité,
Laissée ingratement en un bord solitaire,
Fait de tous les assauts que la rage peut faire
Une fidèle preuve à l’infidélité.

  1. L’ouvrage italien a pour titre : Lagrime di santo Pietro del Signor Luigi Tansillo.
    Louis Tansille, né à Nole vers 1510, mourut en 1569. Son principal ouvrage a pour titre : Il Vendemiatore o stanze sopra la Coltura degli orti delle donne. Édit.
    Quoique le fond des choses soit détestable dans ce poème, il ne faut point le mépriser. La versification en est étonnante. On y voit combien Malherbe connaissait notre langue, et était né à notre poésie ; combien son oreille était délicate et pure dans le choix et l’enchaînement de syllabes sonores et harmonieuses, et de cette musique de ses vers qu’aucun de nos poètes n’a surpassée. A. Chénier.