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LIVRE II

Quelque phare qui les éclaire ;
Je ferai mieux de relâcher,
Et borner le soin de te plaire,
Par la crainte de te fâcher.

L’unique but où mon attente
Croit avoir raison d’aspirer,
C’est que tu veuilles m’assurer
Que mon offrande te contente.
Donne-m’en d’un clin de tes yeux
Un témoignage gracieux ;
Et si tu la trouves petite,
Ressouviens-toi qu’une action
Ne peut avoir peu de mérite,
Ayant beaucoup d’affection.

Ainsi de tant d’or et de soie
Ton âge dévide son cours,
Que tu reçoives tous les jours
Nouvelles matières de joie !
Ainsi tes honneurs fleurissants
De jour en jour aillent croissants
Malgré la fortune contraire !
Et ce qui les fait trébucher,
De toi ni de Termes, ton frère,
Ne puisse jamais approcher !

Quand la faveur à pleines voiles,
Toujours compagne de vos pas,