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POÉSIES

Mais c’est peu pour Louis d’élever dans ses places
Les fils de tant de vieux et fidèles guerriers
Qui, dans les champs de Mars, en marchant sur ses traces
Ont fait des moissons de lauriers.
Pour leurs filles il montre autant de prévoyance
Dans l’asile sacré qu’il donne à l’innocence
Contre tout ce qui la détruit :
Et par les soins pieux d’une illustre personne
Que le sort outragea, que la vertu couronne,
Un si beau dessein fut conduit.

Dans un superbe enclos où la sagesse habite,
Où l’on suit des vertus le sentier épineux,
D’un âge plein d’erreurs mon faible sexe évite
Les égaremens dangereux.
D’enfans infortunés cent familles chargées
Du soin de les pourvoir se trouvent soulagées :
Quels secours contre un sort ingrat !
Par lui ce héros paie, en couronnant leurs peines,
Le sang dont leurs aïeux ont épuisé leurs veines
Pour la défense de l’état.

Ainsi dans les jardins l’on voit de jeunes plantes,
Qu’on ne peut conserver que par des soins divers,
Vivre et croître à l’abri des ardeurs violentes,