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POÉSIES

Tu n’as rien vu d’égal dans l’un et l’autre monde,
Ni si digne du soin des dieux,
C’est peu pour en parler qu’un langage ordinaire ;
Et pour le bien louer ce n’est point assez faire,
Dès que l’on pourra faire mieux.

Il sait que triompher des erreurs et des vices,
Répandre la terreur du Gange aux flots glacés,
Élever en tous lieux de pompeux édifices,
Pour un grand Roi n’est pas assez :
Qu’il faut, pour bien remplir ce sacré caractère,
Qu’au dessein d’arracher son peuple à la misère
Cèdent tous ses autres projets ;
Et que, quelque fierté que le trône demande,
Il faut à tous momens que sa bonté le rende
Le père de tous ses sujets.

À peine a-t-il calmé les troubles de la terre,
Que ce sage héros consulte avec la paix
Les moyens d’effacer les troubles de la guerre
Par de mémorables bienfaits.
Il dérobe les cœurs de sa jeune noblesse
Aux funestes appas d’une indigne mollesse,
Compagne d’un trop long repos.
France, quels soins pour toi prend ton auguste maître