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POÉSIES

Dissimulons du moins ces cruelles alarmes.
Mais, quand ce berger plein d’ardeur
Poussera des soupirs ou répandra des larmes,
Mes yeux, vous trahirez mon cœur.

Vous irez découvrir le tourment qui me presse,
Et, par un regard languissant,
Vous direz à Tircis combien je m’intéresse
Pour toutes les peines qu’il sent.

Oui, de tout mon repos vous avoûrez la perte.
Mais, dussent croître mes soucis,
Mes yeux, pour vous punir de l’avoir découverte,
Vous ne verrez jamais Tircis.

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Stances.

 ! que te sert, Amour, de me lancer des traits,
N’ai-je pas reconnu ta fatale puissance ?
Ne te souvient-il plus des maux que tu m’as faits ?
Laisse-moi dans l’indifférence,
À l’ombre des ormeaux, vivre et mourir en paix.