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POÉSIES


Tantôt, cédant à la force
De ses amoureux transports,
Elle grave sur l’écorce
Des arbrisseaux de ces bords :
Puisse durer, puisse croître
L’ardeur de mon jeune amant,
Comme feront sur ce hêtre
Ces marques de mon tourment !

Tantôt, mêlant sur le sable
Le nom d’Achante et le sien,
Elle trouve insupportable
Qu’un zéphyr impitoyable
En passant n’en laisse rien.

Quelle cruelle aventure,
Dit-elle avec un soupir,
Si ce que fait le zéphyr
M’est un véritable augure
Que de si tendres amours
Ne dureront pas toujours

Je briserais la musette
Que me laissa l’imposteur,
Et du fer de ma houlette