Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.
5
DIVERSES

De son impitoyable empire
À ces déserts sont réservés.

Tout ce qu’a de charmant leur beauté naturelle
Ne peut m’occuper un moment.
Les restes précieux d’une flamme si belle
Font de mon jeune cœur le seul amusement.
Ah ! qu’il m’entretient tendrement
Du bonheur de la belle Laure !
Et qu’à parler sincèrement,
Il serait doux d’aimer, si l’on trouvait encore
Un cœur comme le cœur de son illustre amant !


♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣

Les Moutons.


Hélas ! petits moutons, que vous êtes heureux !
Vous paissez dans nos champs, sans souci, sans alarmes.
Aussitôt aimés qu’amoureux,
On ne vous force point à répandre des larmes ;
Vous ne formez jamais d’inutiles désirs.
Dans vos tranquilles cœurs l’amour suit la nature ;
Sans ressentir ses maux, vous avez ses plaisirs.
L’ambition, l’honneur, l’intérêt, l’imposture,