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DIVERSES


Ne pourrais-je donc point connaître
Quel est ce redoutable Amour,
Qui de mon jeune cœur un jour,
À ce qu’on dit, sera le maître ?
Ce berger si charmant, si beau,
Qui sous nos chênes verts tous les soirs vient m’attendre,
Et qui connaît quelle herbe est propre à mon troupeau,
Ne pourrait-il point me l’apprendre ?



Alcandre, ce héros charmant,
Ne paraît plus sensible à mon amour fidèle ;
Il court, sans l’écouter, où la gloire l’appelle ;
Il préfère au plaisir d’être aimé tendrement
Les périls où conduit cette gloire cruelle.
Ah ! que de pleurs coûte un amant
Qu’il faut partager avec elle !



Tandis que vous êtes belles,
Des cœurs soumis et fidèles
Écoutez les doux soupirs ;
Riez, charmante jeunesse,