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mon jugement, et je la vois chercher à détacher quelque fleuron de la couronne que je viens d’accorder à madame Deshoulières. Mais Florian et Gessner, s’ils vivaient encore, ne dédaigneraient pas la place que je leur assigne : tous les littérateurs n’ont-ils pas classé Florian parmi les écrivains du second ordre, et sa rivale n’est-elle pas toujours restée au premier : mon opinion est donc conforme à l’opinion générale ; et, quoique souvent, comme Diogène, j’aille au théâtre quand tout le monde en sort, je ne puis ici que me rendre à l’évidence. Quant à Gessner, ses descriptions portent avec elles un apprêt qui décèle trop le travail de l’auteur ; son langage est quelquefois maniéré, ses expressions trop brillantes, défauts marquans dans le genre pastoral, et défauts qu’a su bien éviter la muse française. Je vais plus loin, dans l’Aminta, dans le Pastor fido, que les Italiens admirent avec