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POÉSIES

RÉFLEXIONS DIVERSES.



I.

Que l’homme connaît peu la mort qu’il appréhende
Quand il dit qu’elle le surprend !
Elle naît avec lui, sans cesse lui demande
Un tribut dont en vain son orgueil se défend.
Il commence à mourir long-temps avant qu’il meure :
Il périt en détail imperceptiblement.
Le nom de mort qu’on donne à notre dernière heure,
N’en est que l’accomplissement.

II.

Êtres inanimés, rebut de la nature,
Ah ! que vous faites d’envieux !
Le temps, loin de vous faire injure,
Ne vous rend que plus précieux.
On cherche avec ardeur une médaille antique :
D’un buste, d’un tableau le temps hausse le prix :