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houlières, et ses écrits dictés par le goût, approuvés par la raison, ont triomphé de l’injustice et du silence de ses ingénieux contemporains, piqués peut-être de voir tant de grâces et de talens siéger dans une réunion littéraire dans laquelle on ne balançait pas à préférer Pradon à Racine, et tous les auteurs médiocres du grand siècle à ces génies transcendans dont les ouvrages ont placé notre littérature à côté de celle de Rome et d’Athènes. Avec elle nous eûmes à opposer aux charmantes productions du Tasse et de Guarini des morceaux champêtres achevés et dignes de la plume de Théocrite et de Virgile. Fontenelle, qui voulut se montrer dans tous les genres, ne put, avec tout son esprit, atteindre à la sensibilité, au naturel de madame Deshoulières ; et nos bergers ou bergères modernes doivent toujours avoir sous les yeux ses jolis tableaux, sous peine d’éprouver le sort