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POÉSIES

Maintenon, dans ces vers c’est mon cœur qui s’explique ;
À tes grands destins j’applaudis.
Loin de savoir flatter, apprends que je me pique
De cette candeur héroïque
Qu’au nombre des vertus on recevait jadis.
Triste jouet du sort, mais désintéressée,
Par un solide espoir je ne suis point poussée ;
Et je t’admire enfin puisque je te le dis.
Non, depuis que des dieux je parle le langage,
Je n’ai point, on le sait, prodigué mon encens.
Je n’avais avant toi jamais rendu d’hommage
Qu’à Louis seul, pour qui je sens
Toute la tendresse où s’engage
Un cœur respectueux et sage
Qui s’est mis au-dessus du commerce des sens.
Goûte donc un plaisir que ne connaît personne,
Hors le héros que je chéris.
Les louanges sont d’un grand prix
Lorsque c’est le cœur qui les donne.