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Le genre bucolique n’est pas la partie la plus brillante de notre littérature ; les Français n’ont jamais aimé le poëme pastoral, ils sourient en lisant une élégante idylle ; mais rarement ils font un effort sur eux-mêmes pour la reprendre et la méditer. Cependant il faut avouer que la pastorale est la plus difficile des compositions poétiques ; et l’auteur qui lutte avec succès et contre les difficultés du genre et contre le goût dominant de sa nation mérite les plus grands éloges. Et ne faut-il-pas un goût exquis, un jugement sain, un esprit juste, qui ne se laisse pas entraîner par la vivacité de l’imagination, ni séduire par l’harmonie du langage, dans un écrit où il n’est besoin que de mélodie ? Cet abandon, cette élégante simplicité qu’il exige, ces riantes images dont le coloris ne tranche pas trop et ne découvre point l’art du