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POÉSIES DE BURNS.

Son fils unique va trouver Hornbook,
          Et le paye bien.
Le garçon, pour deux bonnes jeunes brebis,
          Devient laird lui-même.

» Une jolie fille, vous savez son nom,
S’était enflé le ventre avec une boisson mal brassée ;
Elle se confie, pour cacher son déshonneur,
          Aux soins de Hornbook ;
Horn l’envoya dans sa demeure dernière
          Le cacher là.

» Voilà un échantillon de la conduite de Hornbook,
C’est dans cette voie qu’il avance de jour en jour,
C’est ainsi qu’il empoisonne, tue et égorge,
          Et il est bien payé pour cela ;
Mais il me frustre de ma proie légitime
          Avec sa damnée vilenie.

» Pourtant, écoutez ! je vous conterai un projet,
Mais n’en parlez pas ;
Je clouerai mort le suffisant Écossais
          Comme un hareng :
La première fois que nous nous rencontrons, je parie quatre sous
          Qu’il attrape son affaire ! »

Mais juste comme il commençait à me le conter,
Le vieux marteau de l’église frappa sur la cloche
Une toute petite heure après minuit.
          Ce qui nous fit lever tous deux :
Je pris la route qui me plut,
          Et ainsi fit le Trépas.





LES PONTS D’AYR,

POÈME,

DÉDIÉ À J. BALLANTYNE, ESQ. AYR.

      Le simple barde qui, rude, à sa rustique charrue,
Apprend son mélodieux métier de chaque taillis ;
Du linot chanteur, ou de la grive enivrée,
Saluant d’une voix douce le soleil couchant, dans le vert buisson d’épines :
De l’alouette au rapide essor, ou de l’immobile rouge-gorge au cri perçant, :
Ou des pluviers à la voix grave, au plumage gris,