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POÉSIES DE BURNS.




XX.


Garçons et filles, joyeusement occupés
          À soigner leur âme et leur corps,
Sont assis, bien contents, autour de la table,
          Et font circuler le toddi.
Sur l’habit de celui-ci et sur la mine de celui-là
          Ils font des observations ;
Tandis que d’autres se tiennent serrés dans les coins,
          Et conviennent d’une heure
                    Pour se rencontrer quelque jour.



XXI.


Mais voici la trompette même du Seigneur qui retentit
          Jusqu’à ce que les montagnes en mugissent,
Et les échos en renvoient les acclamations :
          Le noir Russel n’épargne rien :
Ses mots, perçants comme des épées de montagnards,
          Traversent les os et la moelle ;
Son récit de l’enfer, où les diables habitent,
          Déchire nos âmes
                    De frayeur ce jour-là.



XXII.


Un vaste abîme sans fond, sans limites,
          Tout plein de soufre ardent,
Dont la flamme courroucée et la chaleur dévorante
          Fondraient la plus dure pierre à aiguiser !
Ceux qui sont à moitié endormis se lèvent avec effroi
          Et croient l’entendre rugir,
Quand bientôt ils s’aperçoivont
          Que c’était un voisin qui ronfait,
                    Endormi ce jour-là.



XXIII.


Il serait par trop long de raconter
          Toutes les histoires qui circulaient,
Et comme ils s’attroupaient autour de l’ale
          Quand on les renvoya tous ;
Comment la boisson circulait en tasses et en pots
          Parmi les formes et les bancs ;
Et comment le pain et le fromage sur les genoux des femmes
          Étaient distribués par miches
                    Et gros morceaux ce jour-là,