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POÉSIES DE BURNS.


VIII.


Quand nous mettons le nez près du plat
          Tout chargé d’un amas de sous,
Le bonnet noir jette un regard cupide,
          Et il nous faut tirer notre pièce de quatre sous.
Alors nous entrons pour voir le spectacle :
          On afflue de tous côtés,
Les uns portant des tables, les autres des chaises et des escabeaux,
          Et d’autres sont oceupes à dire des niaisvrics
                    Bien haut ce jour-là.



IX.


Voici un hangar pour garantir des ondées
          Et protéger nos gentlemen campagnards ;
Là le coureur Jess et deux ou trois coquines
          Regardent à l’entrée ;
Ici est assise une rangée de drôlesses parlant bas,
          Le sein en mouvement et le cou nu ;
Et là une bande de tisserands,
          Venus de Kilmarnock en vrais vauriens
                    Pour la Goguette ce jour-là.



XX.


Ici les uns pensent à leurs péchés,
          Et d’autres à leurs habits :
L’un maudit les pieds qui lui ont erotté le devant de la jambe,
          L’autre soupire et prie :
De ce côté-ci est assis un échantillon choisi
          Avec des faces grimacières ct fières d’avoir la grâce ;
De celui-là, un tes de gens aux aguets
          Se pressent, en faisant l’œil aux filles,
                    Vers les chaises ce jour-là.



XI.


Ô heureux est cet homme fortuné
         (Il n’est pas étonnant qu’il en soit fier !)
À côté de qui la chère fille qu’il préfère
          Accourt se placer !
Le bras appuyé sur le dus de la chaise,
          Il s’arrange agréablement ;
Son bras, peu à peu, se glisse autour du rou,
          Et sa main sur le sein,
                    Incognito ce jour-là.