Mais rendez-le-lui tout chaud, mes braves coqs :
Effrayez même ce cadet-là ;
Et envoyez-le à son cornet de dés,
Et à sa folle maîtresse.
Dites au bon sang du vieux Boconnock
Que je lui devrai deux gâteaux de grain mélangé.
Et que je boirai à sa santé chez la vieille Nause Tinnock[1]
Neuf fois par semaine,
S’il a l’obligeance de chercher quelque projet d’impôt,
Comme le thé et les fenêtres.
S’il pouvait inventer quelque commutation,
Je lui donne ma parole, en bon et france Ecossais,
Qu’il n’a pas à craindre les durs reproches
Ni l’érudition
De cet étrange salmigondis,
La coalition.
La vieille Écosse a la langue téméraire ;
Elle est un vrai diable, le bâton à la main ;
Et si elle promet à vieux ou à jeune
De prendre leur parti,
Quand on lui tordrait le cou,
Elle ne se dédira pas.
Et maintenant, vous les quarantc-cinq élus.
Que toujours le cœur de voire mère vous soutienne ;
Alors, quand même un ministre deviendrait arrogant,
Et vous chasserait de votre place,
Vous ferez claquer vos doigts, pauvres et dispos,
À sa face.
Dieu accorde à Vos Honneurs toute leur vie,
Une cuillerée de soupe aux choux et un habit.
En dépit de tous les geais voleurs
Qui hontent Saint-James !
Ce sera la chanson et la prière de votre humble poète
Tant que Robert sera son nom.
Que les esclaves à demi affamés dans de plus chauds climats
Voient les vins futurs croître en riches grappes ;
La vieille Écosse n’envie pas leur lot ;
Mais, joyeuse et sémillante,
- ↑ Une digne vieille hôtesse de l’auteur dans Mauchline, chez qui
il étudie quelquefois la politique devant un verre de bonne vieille
boisson écossaise.