taine, dont il a aussi la licence. En somme, l’Écosse et ses campagnes l’inspirent toujours bien ; et ce n’est que lorsque, cédant probablement aussi à de fâcheux conseils, il aborde les hautes classes, et aspire à la pureté de l’idiome anglais, qu’il devient faible et insignifiant, et qu’il décroît en proportion inverse de ses prétentions ambitieuses.
Né dans une condition moins humble, Robert Fergusson passa six années dans les écoles d’Édimbourg et de Dundee, et plusieurs autres à l’Université de Saint-André. Il paraît qu’il se destinait à l’église ; mais il changea d’avis et entra chez un procureur. Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il mourut à vingt ans, après avoir été exposé à toutes les horreurs de la misère. Comme Allan Ramsay, il a écrit une partie de ses poésies en anglais, et comme lui l’idiome national l’a beaucoup mieux inspiré. S’il eut plus de science et d’imagination, le sujet de ses chants fut moins heureux : ce ne sont plus des pastorales, mais des églogues de ville. Elles ne manquent pourtant point de naturel, et sont souvent pleines de verve et d’esprit, comme The daft days, les Jours gras, The King’s birth-day in Edinburgh, la Fête du roi à Édimbourg, Leith races, les Courses de Leith, et The Hallow fair, la Foire de la Toussaint, où il a payé, comme Ramsay, son tribut d’imitation à l’œuvre royale, Christis-Kirk of the Grene. Son Address to the Tron-Kirk bell, épître à la cloche de Tron-Kirk, est ravissante de humour. Enfin son chef-d’œuvre, The farmer’s inyle, le Coin du feu du Fermier, a évidemment inspiré la plus sérieuse composition de Burns, The cotter’s saturday night, le Samedi soir dans la chaumière.
Burns, quand il commença à écrire, avait lu Allan Ramsay ; mais il ne connaissait pas les poésies de Fergusson. Dès qu’il les lut, il se sentit pris de tendresse pour cette âme ardente et sensible, pour cette jeune imagination, dont il s’inspira plusieurs fois. Ayant su que sa