Ah sveet, are ve a worldly creature,
Or heavenly thing in likeness of nature ?
Chère belle, êtes-vous humaine créature,
Ou bien chose du ciel sous forme de nature ?
Quant au poème de Christis-Kirk of the Grene, un autre roi d’Écosse lui en conteste la propriété ; et sir David Dalrymple, contrairement à l’avis de Tytler, se croit fondé à dire que c’est Jacques V qui en fut le véritable auteur. Quoi qu’il en soit, n’est-il pas glorieux pour la muse champêtre de l’Écosse de voir deux monarques se disputer son humble couronne de bluets et de marguerites ?
Allan Ramsay a essayé de compléter le poème du roi Jacques (ajoutez le chiffre que vous voudrez) en l’allongeant de deux chants de sa composition, et c’est pour cette raison que Christis-Kirk of the Grene est habituellement imprimé dans les œuvres de Ramsay. L’œuvre du barde royal se divise en trois tableaux : le premier est une danse rustique, le second une joute à l’arc, et le tout se termine par une rixe violente. Ramsay, dans ses deux chants, célèbre le retour de la concorde et des jeux champêtres au milieu de la joie d’une noce de village ; et les mœurs innocentes de l’Écosse s’étaient conservées si pures du contact délétère de la civilisation, que cette peinture faite après coup, à une distance de trois siècles, n’ôte point à l’ensemble son caractère indispensable d’unité.
Dans cette œuvre, comme dans le Gentle Shepherd et dans ses chansons pastorales, Ramsay se recommande par la vérité des caractères et des paysages, par la franchise et la simplicité du style, par le calme heureux de l’innocence et de la vertu. Ses contes, où cette dernière qualité n’est plus de mise, prouvent la souplesse de son talent ; et celui du Moine et de la Meunière, The Monk and the Miller’s wife, est digne de Prior et de La Fon-