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POÉSIES DE BURNS.


Nous trinquerons jusqu’à ce que Papa Souci
Chante, sifflez sur le reste.
Je suis, etc.
Nous rongerons si gaiement les os,
Et nous nous chaufferons contre le mur,
Et, à notre loisir, quand nous voudrons,
Nous sifflerons sur le resta.
Je suis, cte.
Mais ouvre-moi le cicl de tes charmes,
Et, tant que je chatouillerai le crin sur les cordes à boyau,
La faim, le froid et tous les maux semblables
Pourront siffler sur le reste.
Je suis, etc.
RÉCITATIPF.
Ses charmes avaient frappé un vigoureux drouineur
En méme temps que le pauvre racleur de cordes ;
} prend le violon par la barbe,
Et tire une rapière rouillée —
11 jura par tout ce qui était digne d’un jurement
De l’expédier comme un pluvier,
À moins qu’il ne voulût, à dater de ce jour,
Renoncer à elle pour jamais.
L’œil effaré, le pauvre crin-crin
Se mit à deux genoux
Et demanda grâce d’un air piteux ;
Et ainsi finit la querelle.
Mais, quoique son petit cœur souffrit
Quand le chaudronnier la serra contre lui,
Il feignit de rire dans sa manche
Quand le drouinceur s’adressa à elle ainsi :
AIR.
Ma belle fille, je travaille dans le cuivre :
Chaudronnier, voilà ma condition ;
J’ai voyagé par toute la chrétienté
En exerçant ce métier.
J’ai pris l’argent, j’ai été enrôlé
Dans maint noble escadron ;
Mais ils cherchèrent en vain, quand je décampai
Pour aller rapiécer le chaudron.
J’ai pris l’or, etc.