cuité incestueuse de frère à sœur, de père à fille, de fils à mère ; et se rendent fréquemment coupables de vol et même d’assassinat.
L’église écossaise, qui se trouva, comme on l’a vu, intéressée à propager l’instruction, eut aussi sur la musique, du moins sur la musique vocale, une influence favorable et toute contraire à celle que l’on devait naturellement craindre de la rigidité de ses principes. Lors de l’établissement de la réforme en Écosse, la musique instrumentale fut bannie des églises comme un divertissement profane. Au lieu d’être réglées par un instrument, les voix de la congrégation furent dirigées par un chef de chant, nommé le grand chantre, et il était d’usage que tous les assistants joignissent leurs voix à celles qui chantaient le psaume. La musique d’église fit donc partie de l’éducation des paysans.
C’était d’ordinaire pendant les longues soirées d’hiver qu’ils recevaient leurs leçons de chant du maître d’école de la paroisse, lequel généralement n’était autre que le grand chantre, ou bien de quelque professeur ambulant que la beauté de sa voix avait mis en vogue. Puis, le maître parti, à la musique succédait la danse. C’est à cette leçon qu’on accourait avec ardeur ! Pour salle, quelque grange dont le plancher était de terre ; pour lustre, des chandelles au bout d’un bâton fiché dans la muraille ; pour maître, l’un d’entre eux. Mais comme le zèle des élèves suppléait à tout, et avec quelle verve joveuse se succédaient les reels, les strathspeys, les hornpipes et toutes les danses du pays !
Le goût de la danse est très-prononcé chez les Écossais de tout rang, mais surtout chez les paysans. Après les travaux de la journée, filles et garcons font plusieurs milles à pied, par de froides et terribles nuits d’hiver, pour se rendre à ces écoles ; et dès l’instant où le violon joue un air national, la fatigue est oubliée, toutes les tailles courbées par le travail se redressent, tous les