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POÉSIES DE BURNS.


Oh ! quel joyeux monde ce serait,
Si la peine, le souci et la maladie l’épargnoient ;
Et que la fortune favorisât la vertu et le mérite
En toute justice
(Et toujours en abondance rosst-beef et claret ;
Alors, qui mourrait de faim ?).
Dame Vie, quoique la fiction puisse l’attifer
Et l’orner de pierres fausses et de friperics,
Oh ! combien inconstante, faible ct instable
Je l’ai toujours trouvée !
Toujours flottant, comme les branches du saule,
Entre le bicn et le mal.
Puis, cette maudite carmagnole de vieux Satan
Est à l’affût, comme un chat près d’un rat,
Pour agripper notre àme pécheresse
Avec une rage perfide ;
Et, courez sus ! vous ne lui mettrez jamais de sel sur la queuc—
Il part comme Île feu,
Ah Nick ! ah Nickl cela n’est pas loyal,
De nous montrer d’abord toutes sortes de tentations,
Des vins si brillants et de si jolies filles
Pour nous étourdir ;
Puis de filer, sons être vu, le piéze d’araignée
De la maudite trame de l’enfer.
L’homme, pauvre mouche, bourdonne souvent autour ;
Et chaque fois que le hasard l’amène près de toi,
Ton’damné vieux coude te démange de joie
Et de plaisir inferra !;
Déjà aux yeux de ton imagination,
C’est une proie assurée !
Bicntôt, c-1 par-dessus tête, il y entre,
Et le voilà comme une tûie de mouton au croc ;
Ton rire grimaçant juuit de ses tortures
Et de le lutte meurtrière,
Lorsque, ballotté au vent, il pend
Comme un gland de gibet.
Mais, de peur que vous ne me trouviez incivil
De vous assommer de ce verbiago traïnant ;
Abjurant toute mauvaise intention,
Je quitte la plume :
Que le Seigneur nous préserve du diable !
Amen ! amen !

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