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POÉSIES DE BURNS.


Mon dernier à droite est une aussi digne bête
Qu’aucune qui ait jamais été harnachée de cuir vert ou de corde.
Le quatrième est un ardent Donald des Hautes-Terres,
Un vrai fou, un damné vaurien de Kilburnie !
De plus un poulain, le roi des poulains
Qui ont jamais couru devant leur queue :
S’il vit assez pour ètre un cheval,
I] me vaudra au moins quinze guinées.—
Des voitures, je n’en ai guère,
Trois charrettes, dont deux sont presque neuves ;
Une vieille brouette, plutôt pour mémoire,
Un pied et les deux bras sont brisés ;
J’ai fait un poker de l’essieu,
Et ma vieille mère a brûlé la roue.
En fait d’bommes, j’ai trois malicieux garçons,
Trois francs démons pour l’extravagance et la bruit.
L’un est laboureur, l’autre batteur en grange,
Le petit Davoc donne le fourrage au gros bétail.
Je les dirige, comme je le dois, avec sagesse,
Et souvent je les harasse complétement ;
Et toujours les dimanches exactement, le soir,
Je les interroge sévèrement,

Si bien, ma foi ! que le petit Davoc est devenu si habile,
Quoiqu’à peine plus haut que ma jambe,
Qu’il vous mettra en pièces la Vocation efficace
Aussi vite que pas un dans la maison.
Je n’ai pas de domestiques femelles
(Le Seigneur me garde toujours de toute tentation !),
Je n’ai pas de femme, et c’est mon bonheur,
Et vous n’avez pas mis de taxe sur les demoiselles ;
Et puis, si les gens d’église ne m’empoignent pas,
Je sais que les diables n’oseront pas me toucher.
En fait d’enfants, je suis plus que content,
Le ciel m’en a envoyé un de plus qu’il ne m’en fallait.
Ma charmante et riante Bess, qui m’a coû‘é cher,
Elle regarde son papa en face ;

Elle a assez de tout ce que vous aimez, sauf la grâce ;
Mais quant à elle, ma chère belle petite dame,
J’ai déjà assez payé pour elle,
Et si vous la taxez, elle ou sa mère,
Par Dieu ! vous les emporterez toutes deux.
Et maintenant souvenez-vous, monsieur Aiken,
Que je ne prends plus aucune espèce de licence ;
A dater d’aujourd’hui, je le déclare,
Je ne monterai plus ni cheval ni fille ;
Je pataugerai toute ma vie dans la boue et la crotte,
Plutôt que de payer une selle si cher ;
Je ferai tout mon voyage à pied,