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POÉSIES DE BURNS.


SONNET

SUR LA MORT DE ROBERT RIDDEL, ESQ. DB GLENRIDDEL.
AVRIL 47984.

Assez, chantres du bois — assez !

Ne versez pas sur mon âme votra symphonie qui la blesse :
Et toi, Printemps à l’œil jeune, si gai dans ta robe verte,
Plus que toi me plairait le plus sauvage rugissement du bideux Hiver.
Fleurs,comment pouvez-vous me charmer avec toutes vos couleurs ?
Vous vous épanouissez sur la terre qui recuuvre mun ami |
Comment puis-je être attentif à ces accents mélodieux ?
Ces acceuts se déroulent autour de la tombe précoce où gt Riddel !
Oui, versez, chantres des hois, versez des notes de douleur,
Et calmez les Vertus qui pleurent sur sa bière .
L’Honune de Mérite qui n’a pas laissé sun pareil
Est dans son « étroite maison, » à jamais plongé dans les ténèbres.
O toi, Printemps, d’autres te salucront encore avec joie ;
Moi, tu ne me ramèneras que la mémoire de ma perte.
MONODIE

SUR UNE DAME CONNUE POUR SES GAPRICES.
Qu’il est froid, ce sein que jadis la folie enflammait|
Qu’elle est pâle, cette joue aù le rouge luisait naguère !
Qu’elle est silencieuse, cette langue qui souvent fatigua les échos !
Qu’elle est sourde, retle orcille qui éroutait tant la Datterie !
Si le chagrin et l’angoisse attendent la fin de ceux
Qui sont enlevés à l’amitié et à la plus tendre affection,
Que ton sort, Eliza, est doublement risoureux|
Tu meurs sans étre pleurée, comme tu as vécu sans être aimée.
Amours, grâces et vertus, je ne vous invoque pas ;
Si retenus, si sraves, si réservés, vous he versez pas une larme :
Mais venez, vous tous, vrais enfants de la Folie,
Choisissons des fleurs pour la froide bière d’Eliza.