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POÉSIES DE BURNS.


Mais, instruit par la lance brillante de la Calédome,
11 apprit à trembler dans son propre bois natal.
Ainsi hardie, indépendante, invaincue et libre,
Sa course brillante de gloire continuera toujours :
Car la brave Calédonie doit être immortelle ;
Je le prouverai d’après Euclide, aussi clair que le soleil :
Nous choisirons pour figure un triangle à angles droits,
Le Hasard est la perpendiculaire, et le vieux Temps est la base ;
Mais la brave Calédonie est l’hypothénuse.
Ergo donc, elle leur fera face, et le leur fera toujours.
EXLVI.

LE VIEUX ROB MORRIS.

y a le vieux Rob Morris qui habite dans le vallon là-bas,
C’est le roi des bons garçons et l’élite des vicillards ;
1 ! a de l’or dans ses çoffres, il a des bœufs et des vaches,
Et une jolie fille, sa chérig et la miennç.
Elle est fraiche comme le plus beau matin de mai,
Elle est suave comme le soir parmi les foins nouveaux ;
Aussi gaie et aussi ingénue que l’agneau sur la prairie,
Et chère à mon cœur comme [a lymière à mon œil.
Mais, hélas ! c’est une héritière, le vicux Robin cest un laird,
Et mon papa n’a rien qu’une chaumière et une cour ;
Un prétendant tel que moi ne peut pas espérer de réussir,
Je dois cacher les blessures qui seront bicntôt ma mort.
Le jour m’arrive, mais ne m’apporte aucune joic ;
La nuit m’arrive, mais mon repos est parti :
J’erre tout seul comme, la nuit, une ombre trouble,
Et je soupire comme si man cœur allait éclater dans mon sein.
Oh ! si seulement elle cût été d’un rang plus humble,
J’auçais pu alors espérer qu’elle m’aurait sauri !
Oh ! comme mon bonheur alors eût été impossible à décrire, ment !)
De mème que maintenant nulle parole ne peut exprimer mon égare-