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POÉSIES DE BURNS.


La rose sur l’églanticr, près des eaux qui courent limpides,
Peut avoir des charmes pour le linot ou l’abeille ;
Leurs petits amours sont heureux, et leurs petits cœurs en repos ;
Mais mon tendre amour est parti loin de moi.
CXLIIL.

Que les pays étrangers citent leurs odorants bosquets de myries,
Où les étés resplendissants ajoutent au parfum ;
J’aime bien mieux ce solitaire vallon de verte fougère,
Et son ruisseau qui se cache sous les longs genéts jaunes.
J’aime bien mieux ces humbles berceaux de genêéts,
Où la campanule et la paquerette sc tapissent invisibles ;
Car là, sautillant lésèrement parmi les fleurs sauvages,
Et écoutant le linot, souvent erre ma Jeanne.
Si riche que soit la brise dans leurs vallées égayées du soleil,
Et si froids que soient les vents de la Calédonie sur la vague ;
Leurs bois embaumés qui entourent l’orgueilleux palais,
Que sont-ils ? le séjour du tyran et de l’esclave !
Les forêts aromatiques de l’esclave, et les sources où l’or bouil-Le
brave Calédonien les regarde avec dédain ;
[lonne,]

11 Crre aussi libre que les vents de ses montagnes,
Sauf les chaînes volontaires de l’amour, les chaînes de sa Jeanne.
CXLIV.

LA BELLE JEANNE.

1 ! y avait une fille, et elle était belle,
On la voyait à l’église et au marché !
Quand toutes les belles filles étaient réunies,
La plus belle fille, c’était la belle Jeanne.
Et toujours elle faisait l’ouvrage de sa maman,
Et toujours elle chantait joyeusement :
L’oiseau le plus gai du buisson

N’eut jamais le cœur si léger qu’elle.