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POÉSIES DE BURNS.


À travers landes et marais, à travers mainte vallée ;
Enfin ils découvrirent une belle poule de bruyère.
Je vous conscille de prendre garde à la chasse, jeunes gens,
Je vous conseille de prendre garde à la chasse, jeunes gens ;
Tirez les uns au vol, et les autres au départ,
Mais approchez tout doucement d’une belle poule de bruyère.
Ralayant légèrement la rosée des fleurs bruncs de la bruyère,
Ses couleurs h trahirent sur les mousses du champ ;
L’éclat do son plumage ceffaçait celui du printemps,
Et comme elle folâtrait gaicment de l’aile !
Je vous conseille, etc.

Le vieux Phébus lui-même, qui regardait par-dessus la montagne,
De dépit contre son plumage, essaya de quoi il était capable ;
J1 pointa ses rayons sur la hauteur où elle se chauffait—
Ses rayons furent éclipsés, et ne servirent qu’à indiquer où clie
Je vous conseille, etc.

Létait.]

11s chassèrent dans la vallée, ils chassèrent sur la montagne,
Nos plus habiles garçons avec toute leur habileté ;
Mais toujours lorsqu’elle était le mieux en vue,
Brrr ! la voilà partic, faisant un mille d’une traite.
Je vous conseille, etc.

CXXX VIII.

LA BRUME INDOLENTE.

La brume indolente pend du sommet de la montagne,
Cachant la course du ruisseau qui serpents dans l’ombre ;
Combien ces sites si animés naguère, paraissent languissants,
Lorsque l’automne cède à l’hiver la pâle année !
Les foréts sont sans feuilles, les prés sont bruns,
Et toute la gaie coquetterie de l’été est enfuie :
Laissez-moi errer à part, laissez-moi songer à part,
Avec quelle vitesse le temps vole, avec quelle äpreté lc sort pour-Combien
j’ai vécu, mais combien j’ai vécu en vain ;
{suit ;]

Quel étroit cspace de vie il peut me rester ;
Quels aspects le vieux temps a altérés dans sa marche ;
Quels liens lo sort cruel a rompus dans mou sein.
Que de folies, si ce n’est pis, jusqu’à ce qu’on soit au sommet !

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