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POÉSIES DE BURNS.


Sont ses formes parfaites et sa mine gracieuse !
Chaque trait — la vieille Nature
Déclara qu’elle ne pouvait pas faire mieux :
A elle les chaines volontaires de l’amour,
De par la loi souveraine de la beauté victorieuse ;
Mais le plus grand charme de ma Chloris,
C’est qu’elle dit qu’elle m’aime le mieux.
Que d’autres aiment la ville
Et le fastueux étalage au soleil de midi ;
Donnez-moi la vallée solitaire,
Le soir humide de rosée, et la lune qui se lève
Claire et brillante, et versant
Entre les branches sa lumière argentée,
Tandis que la laissant tomber et la reprenant
La grive amoureuse achève sa chanson :
Là, très-chère Chloris, veux-tu errer
Près du ruisseau qui serpente et du bois touffu,
Et entendre mes serments de franchise et d’amour,
Et dire que tu m’aimes le mieux ?
CXXV.
BANNOCKBURN.
HARANGUE DE ROBERT BRUCE À SON ARMÉE.
Ecossais, qui avez saigné sous Wallace,
Ecossais, que Bruce a souvent conduits,
Soyez les bienvenus à votre lit sanglant
Ou à la victoire gJorieuse.
Voici le jour et voici l’heure,
Voyez le front de la bataille se rembrunir ;
Voyez approcher les forces de l’orgueilleux Edonard—
Edouard ! les chaines et l’esclavage !
Qui sera un infâme traltre ?
Qui peut remplir sa tombe d’un làäche ?
Qui assez bas pour être esclave ?
Traître ! lâche ! tourne et fuis !
Qui pour le roi et la loi de l’Ecosse
Veut tirer avec vigueur l’épée de la liberté,
Vivre homme libre, ou périr homme libre ?
Calédonien , allons, avec moi !