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POÉSIES DE BURNS.


CX VIIL
À UNE DAME.
Oh ! si tu étais en butte au froid ouragan,
Sur la prairie là-bas, sur la prairie là-bas,
°
Opposant mon plaid à son courroux,
Je t’abriterais, je t’abriterais ;
Ou si les crurlles tempêtes de l’infortune
Soufflaient autour de toi, soufllaient autour de toi,
Mon sein serait ton asile,
Et pour toi seule, et pour toi seule.
Ou si j’étais dans le lieu le plus sauvage,
Le plus sombre et le plus nu, le plus sombre ct le plus nu,
Ce désert serait un paradis
Si tu y étais, si tu y étais ;
Ou si j’étais monarque de ce globe,
Régnant avec toi, régnant avec toi,
Le plus brillant joyau de ma couronne
Ce serait ma reine, ce serait ma reinc.
CXIX.
Sur les bords du Cessnock vit une fille ;
Si je pouvais décrire sa tournure et sa mino,
Sa gracieuse figure de prospérité
Et la vivacité de ses ycux étincelants :
Elle est plus fraiche que l’aube matinale
Quand Phébus qui se lève commence à paraitre,
Quand les gouttes de rosée brillent sur la plaine ;
Et elle a deux yeux perçants et étincelants.
Sa taille est comme celle du jeune frêne
Qui croît entre les coteaux de primevères,
Et dresse sa tête au-dessus de tous les buissons :
Et elle a doux yeux perçants et étincelants.
Elle est sans tache comme l’épine fleurissante
Aux fleurs si blanches et aux feuilles si vertes,
Lorsqu’elle est le plus pure dans la roséc du matin ;
Et elle a deux yeux perçants et étincelants.

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