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POÉSIES DE BURNS.


Je cueillerai le chèvrefeuille quand l’étoile du soir approchera,
Et lcs diamants de la rosée seront scs yeux si clairs ;
Les violettes pour la modestie dont elle est si bien ornée ;
Et cela pour faire un bouquet à ma chère May.
J’attacherai le bouquet tout autour avec le lien de soie de l’umour,
Et je le placerai dans son sein, et je jurerui par tout ce qui est là-haut
Que jusqu’à ma dernière goutte de vie le lien ne se défera jamais,
Et ce sera un bouquet pour ma chère May.
XCVI.
MARY MORISON.
O Mary, sois à ta fenêtre,
C’est l’heure souhaitée, l’heure convenue !
Laisse-moi voir ces sourires et ces regards
Qui rendent pauvre le trésor de l’avare :
Avec quelle joie j’endurerais la poussière,
Esclave fatigué, de soleil en soleil,
Si je pouvais m’assurer cette riche récompense,
La charmante Mary Morison :
Hier, lorsqu’au son de la corde tremblante
La danse traversait la salle illuminée,
Ma pensée prit son vol vers toi,
J’étais assis mais je n’entendais ni ne voyais ;
Quoique celle-ci fût johic, et que celle-là fût belle,
Et celle là-bas la coqueluche de toute la ville,
Je soupirai, et dis au milicu d’elles toutes :
a Vous n’êtes pas Mary Morison. »
O Mary, peux-tu détruire la paix de celui
Qui serait heureux de mourir pour toi ?
Ou peux-tu briser le cœur de celui
Dont la seule faute cst de t’aimer ?
Si tu ne veux pas donner amour pour amour,
Au moins montre moi de la pitié !
Une dure pensée ne peut être
La pensée de Mary Morison.