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POÉSIES DE BURNS.


LXXIV.
CHLORIS.
Ma Chloris, vois comme les bois sont verts,
Comme les lits de primevères sont beaux ;
Les brises embaumées éveillent les fleurs,
Et font flotter tes boucles de lin.
L’alouette évite le palais splendide
Et chante sur la chaumitre,
Car la Nature a un sourire aussi doux, je crois,
Pour les bergers que pour les rois.
Que les ménestrels fassent résonner la corde habile
Dans la salle illiminéce des seigneurs,
Le berger touche son simple roscau,
Joyeux, dans le bois de bouleaux.
La fète princière peut regardor
Notre danse rustique avec dédain,
Mais leurs cœurs sont-ils aussi lésers que les nôtres
Sous l’épine blanche comme le lait ?
Le berger, dans le vallon fleuri,
Fera l’amour dans sa langue de berger :
Le courtisan dit de plus belles choses,
Mais son cœur cst-.l aussi vrai ?
J’ai cucilli dans le hois ces fleurs sauvages, pour parer
Ton sein sans tache !
Les joyaux des courtisans peuvent attester de l’amour—
Mais ce n’est pas un amour comme le mien.
LXXV.
Mon père était un fermier
Sur lcs limites de Carrick, oh !
Et il meleva soigneusement
Dans des idées de bienséance et d’ordre, oh !
11 me recommanda d’agir en homme,
Quand je n’aurais jamais un liard, oh !
Car, sans un cœur honnète et mäle,
Nul homme n’est digne d’être regardé, oh !