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POÉSIES DE BURNS.

SECONDE PARTIE, CHANSONS.

UN BOUTON DE ROSE.
Un bouton de rose, comme je me promenais de bonne heure,
Au pied d’une butte entourée de blé,
Penchait si gentiment sa tige épineuse
Sous la rosée du matin !
Avant que les ombres de l’aube aient fui deux fois,
Etalé dans toute sa gloire empourprée,
Et inclinant sa tête riche de rosée,
11 parfume le jeune matin.
Dans le buisson, une petite linotte
Pressait amourcusement son nid caché ;
La rosée reposait froide sur sa poitrine
De si bonne heure ce matin.
Elle verra bientôt sa tendre couvée,
L’orgueil, le plaisir du bois,
Parmi les nouvelles feuilles, vertes et trempées de roste,
Eveiller le jeune matin.
Ainsi toi, cher oiseau, jeune et belle Jeany,
Sur la corde tremblante ou l’air vocal,
Tu payeras en doux accents le tendre soin
Qui garde ton jeune matin.
Ainsi toi, charmant bouton de rose, jeune et gai,
Tu resplendiras plein de beauté au jour,
Et tu réjouiras le rayon du soir de la mère
Qui villa sur ton jeune matin.
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