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POÉSIES DE BURNS.


Mais simplement nous mettons la main à la poche,
Et tant qu’il s’y trouve quelque chose ,
Nous allons joyeusement en vrais hurluberlus,
Sans nous inquiéter davantage.
Gloire à la rime ! c’est toujours un trésor ;
Mon principal, presque mon seul plaisir,
Au logis, aux champs, à l’ouvrage, au repos,
-La Muse, pauvre fille,
Quoique ses chants soient rudes et grossiers,
Est rarement parcsseuse.
Restez fidèle à la Muse, mon aimable Davie :
Le monde peut vous jouer plus d’un tour ;
Mais pour la Muse, elle ne vous quittera jamais,
Si pauvre que vous puissiez être,
Non, quand même vous boiteriez, avec les éparvins,
De porte en porte.
ADIEU À L’AYRSHIRE.
Lieux de poine ct lieux de plaisir,
Licux qui réveillez d’anciennes pensées :
Licux de peine et lieux de plaisir,
Maintenant un tristo et dernier adieu !
Beau Doon, si charmant au crépuscule,
Adieu avant que je parte !
Beau Doon, où, rôdant de bonne heure,
J’ourdis ma première chanson rustique !
Adieu bosquets où l’Amour décevant
Asservit pour la première fois mon cœur,
Où je goûtai les joies les plus douces, —
Joies qui nc s’effaceront jamais de ma mémoire.
Amis, toujours si près de mon cœur,
Vous m’avez rendu les moments chers ;
Mais, hélas ! forcé de me séparer de vous,
Oh ! quel coup cruel !
Amis ! retenez cette larme au départ,
Quniqu’elle me sait doublement chère :