Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/204

Cette page n’a pas encore été corrigée
154
POÉSIES DE BURNS.


Ici la Poésie pourrait éveiller sa lyre accordée par le ciel,
Et regarder dans la nature avec une ardeur créatrice ;
Ici, à demi réconciliée avec les torts du destin,
L’Infortune pourrait égarer librement ses pas allégés ;
Et le Désappointement, dans ces licux solitaires,
([mées ;]
Trouver un baume qui adoucit ses blessures cuisantes et envenilei
le Chagrin frappé au cœur pourrait élever ses regards vers le
Et le Mérite outragé accorder oubli et pardon à l’homme. (ciel,]
+&2%+*
ÉCRIT AU CRAYON,
DEBOUT PRÈS DE LA CHUTÉ DE FYERS,
À COTE DE LOCH-NESS.
Entre les montagnes tapissées de bruyères et les bois échevelés,
Le mugissant Fyers verse ses flots couverts de mousse,
Jusqu’à ce qu’il jaillisse en plein sur les amas de rochers,
Où, par une brèche informe, il s’écoule retentissant.
Aussi hant s’élancent dans l’air les torrents qui se brisent,
Aussi profoudément les vagues reculant écument en bas.
Rapide, sur le roc descend la nappe blanchissante, :
Qui déchire, invisible, l’oreille de l’écho surpris. !cessantes,]
Obseure, derrière les brouillards qui s’élèvent, et les ondées in-La
vieille caverne à la vaste enceinte, ouvre sa sombre gucule.
Toujours la rivière lutte et s’elforce à cette ouverture,
Et toujours en bas l’horrible chaudière bout —
À4+=+€
-
a —————

SUR LA NAISSANCE D’UN ENFANT POSTHUME,
NÉ DANS DES CIRCONSTANCES PARTICULIÈRES DE DÉTRESSF
DE FAMILLE.
Charmante petite fleur, gage d’un grand amour,
Et objet de bieu des prières,
Quel cœur de pierre n’attendrirais-tu pas,
Si faible, si charmante et si belle !
Novembre se traine dans la prairie,
Tout glacé, sur ta forme aimable ;
Et il n’y est plus, hélas ! l’arbre protecteur
Qui t’aurait garauti de la tempête.