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POÉSIES DE BURNS.


Je suis, quoique ce soit moi-même qui le dise,
Digne qu’on fasse un mille pour me voir.
Si donc il plait à mon noble maitre
D’exaucer mes vœux les plus grands,
Il ombragera mes bords d’arbres alticrs
Et de beaux arbustes touffus.
Alors, doublement ravi, my lord,
Vous errerez sur mes rives,
Et écouterez maint oiseau reconnaissant
Vous faire de mélodieux remerciments.
La brune alouette, au gazouillement capricieux,
Aspirera au ciel ;
Le chardonneret, le plus gai des enfants de la musique,
Joindra sa voix charmante au chœur ;
Le vigoureux merle, le linot au gosier clair,
Le mauvis doux et moelleux,
Le rouge-gorge pensif, égaicront l’automne,
Cachés dans toutes ses boucles jaunes.
Cela aussi leur assurera un couvert
pour se préserver de la tempête,
Et le lièvre poltron dormira en sécurité,
Couché dans son gite au milieu de l’herbe :
Ici le berger s’asseoiera
Pour tresser sa couronne de fleurs ;
Ou trouvera une retraite sûre où s’abriter
Contre les ondées à la chute rapide.
Et ici, dans un doux ct charmant mystère,
Le couple amoureux se rencontrera,
Méprisant les mondes avec toute leur richesse
Comme un soin vide et oiseux :
Les fleurs rivaliscront de charmes
Pour embellir cette heure céleste,
Et lies bouleaux étendront leurs bras odoriférants
Pour cacher les tendres embrassements.
Ici peut-être aussi, à l’aube printanière,
Quelque barde rêveur pourra errer,
Et contempler la plaine fumante ct humide de rosée,
Et la montagne grise de brume ;
Ou, à la lueur de la lune des moissons
Rigarrant les arbres de teintes douces,
Se livrer à son délire, près de mon torrent qui coule dans l’omhre
Enflant sa voix rauque dans la brise.
Permettez aux sapins altiers et aux frênes si frais
De couvrir mes humbles bords,