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POÉSIES DE BURNS.


Là les fleurs de la vertu s’épanouiront,
Et ne craindront plus aucun souffle desséchant ;
Là le mérite sans tarhe d’Isahella
Sera heureux enfin.
ee

HUMBLE PÉTITION DE L’EAU DE BRUAR,
AU NOBLE DUC D’ATHOLE.
{Les chutes de Bruar, dans Athole, sont excessivement
belles et pittoresques ; mais leur cffet est fort affaibli par
le manque d’arbres et d’arbustes.)
My lord, je sais que jamais le malheur
N’assiésge en vain votre noble orcille ;
Enhardi par là, jo vous prie d’entendre
Votre hamble esclave se plaindre
De ce que les rayons brülants de l’insolent Phœbus,
Dans tout l’orgucil flamboyant de l’été,
Dessèchent, consument mes torrents écumeux,
Et boivent mes flots de crystal.
Les truites curieuses, aux sauts légers,
Qui jouent dans mes eaux,
Si, dans leurs élans aventureux et foltres,
Elles s’égarent près du bord ;
Si, chance malheureuse : elles s’attardent long-temps,
Je suis tcllement tari par la chaleur,
Qu’elles restent entre les pierres blanchissantes
À se rouler dans les convulsions de la mort.
L’autre jour je pleurais de dépit et de chagrin,
Quand le poète Burns passa,
D’être vu par un bardo,
Mon lit à moitié sec :
Mème en l’état où j’élais, il m’adressa, je crois,
Des vers louangeurs ;
Mais, si j’eusse été dans ma gloire,
Il m’eùt adoré à genoux.
Ici, écumant contre les rocs cachés,
Je tords ma course vigoureuse ;
Là mon torrent fume à gros bouillons,
Mugissant en cascade.
Mettant larsement à contribution chaque sourre et fontaine,
Comme la nature me lea donna,