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POÉSIES DE BURNS.


SUR LES PÉRÉGRINATIONS
DE FEU LE CAPITAINE GROSE EN ÉCOSSE,
POUR RECUEILLIR LES ANTIQUITÉS DE CE ROYAUME.
Ecoutez, terre de gätvaux, ct frères écossais,
De Maidenkirk chez Johnny Groat,
S’ilyauntrouàundevoshabits,
Je vous avertis d’y prendre garde :
Vous avez au milieu de vous un gaillard qui prend des notes,
Et, ma foi, il l’imprimera !
Si dans vos limites il vous arrive de tomber
Sur un bel homme gras ct trapu,
Court de taille, mais brillant de génie,
C’est lui, remarquez bien —
Et, ma foi ! il a un profond dédain
Pour la craie et la sanguine.
Près d’une vicille masure, hantée des hiboux,
Ou d’una église abandonnée de ses agrès,
y a dix à parier contre un que vous le trouverez tapi dans
Quelque endroit lugubre,
Avec les diables, dit-on, Dieu nous gardo’ s’associant
Pour quelque œuvre ténébreuse.
Vous tous, fantômes, qui hantez la vieille salle ou chambre ;
Vous, troupes de bohémiennes, qui faites des incantations,
Et vous qui ètes profondément versées dans la noire grammaire
Soicières et magiciennes,
{de l’enfor,]
Vous tremblerez aux conjurations de son marteau,
Carognes nocturnes !
On dit qu’il fut élové pour être soldat,
Et qu’il aurait micux aimé périr que de fuir ;
Mais maintenant il a quitté la baïonnette
Et la besace de peau de chien,
Et pris le — métier d’antiquaire,
Comme ils l’appellent, je crois.
Il a une quantité de vicux brimhorions,
Des casques en fer rouillé et des jaquettes retentissantes
Qui fourniraient les trois Lothians de clous à souliers
Pour douze bons mois :
Et des pots à gruau et de vicilles salières
D’avant le déluse,