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POÉSIES DE BURNS.


POUR GAVIN HAMILTON, ESQ.
Le pauvre pleure — Ici repose Gavin
Que de misérables hypocrites ont blâmé ;
Mais avec ses parcils, n’importe où il soit,
Puissé-je être sauvé ou damné !
ÉPITAPHE D’UN BARDE.
S’il est ici un fou s’inspirant de son caprice,
Trop vif pour la pensée, trop bouillant pour la régle,
Trop timide pour demander, trop fier pour se courber,
Qu’il approche ;
Et que sur ce tertre de gazon il se lamente,
Et verse une larme.
S’il est ici un barde aux chants rustiques
Qui, sans être remarqué, 8e dérobe dans la foule
Qui, chaque semaine, se presse dans cette enceinte,
Oh ! qu’il ne passe pas !
Mais qu’avec un profond sentiment fraterncl
Il pousse ici un soupir.
S’il est ici un homme dont le jugement net
Peut enseigner aux autres la route à prendre,
Et qui pourtant lui-même suit une folle ditection dans la vie,
Plus fouyueux que la vague,
Qu’il s’arrête ici — et qu’à travers ses larmes qui jaillissent,
11 contemple ce tombeau.
Le pauvre habitant de cette fosse
Etait prompt à opprendre et habile à savoir,
Et scntait vivement l’ardeur de l’amitié
Et une plus douce flamme ;
Mais de folles étourderies l’ont mis à bas
Et ont taché son nom !
.
Lecteur, écoute — Soit que ton âme
Plane sur les ailes de l’imagination au delà du pôle,
Soit qu’elle creusc à tâtons ce trou terrestre
Dans des vucs toutes basses ;
Sache que l’empire sur sut, prudent, circonspect,
Est la race de la sacesse,