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POÉSIES DE BURNS.


Où en trouver un autre tel que toi
Dans le monde caticr ?
Allez à vos tombes sculptées, à grands,
Dans tout le clinquant de vos oripcaux de parade :
Moi je visiterai ton honnète gazon,
Homme de mérite |
Et je pleurerai le sort du meilleur garçon
Qui repose dans la terre !
ÉPITAPHE.
Arrète, passant ! — Mon histoire cst courte,
Et je dirai la vérité ;
Je ne ferai aucun récit banal de douleur —
Car Matthew était un grand homme.
Si tu as un mérite peu commun,
Mais que tu sois repoussé à la porte de la fortune,
Jette ici un regard de pitié —
Car Matthew était un homme pauvre.
Si tu es un noble soldat,
Toi qui passes près de ce tombeau,
Jci se réduit en poussière un vaillant cœur —
Car Matthew était un homme brave.
Si sur les hommes, leurs œuvres ct leurs voics
Tu peux jeter une lueur peu commune,
Jci glt qui aurait obtenu ton éloge—
Car Matthew était un homme brillant.
Si à l’appel sacré de l’amitié
Tu es prèt à quitter la vie même,
Ta larme sympathique doit tomber —
Car Matthew était un homme bon.
Si tu es franc et sans tache
Comme l’immuable azur,
Celui-ci était un de tes parents —
Car Matthew était un homme franc.
Si tu as de l’esprit, de la gaicté ct du fou,
Et que tu n’aies jamais craint le bon vin,
Celui-ci était tes frère, mére ct père —
Car Matthew était un joyeux homm»,