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POÉSIES DE BURNS.


O Nature, tous tes aspects et toutes tes furmes
Ont des charmes pour les cœurs sensibles ct pensifs !
Soit que l’été bienfaisant nous réchauffe et nous rende
La vie et la lumière,
Soit que l’hiver hurle, au fort des tempêtes,
Dans les longues et sombres nuits !
La Muse, aucun poète ne l’a jamais trouvéo
Qu’il n’ait appris à crrer seul,
Suivant les bords sinucux de quelque ruisseau sautillant,
Sans trouver le chemin long.
Oh ! qu’il cst doux de s’égarer et de méditer pensif
Quelque chant sorti du cœur !
Les gens cupides peuvent travailler comme des esclaves,
Se pousser, se culbuter, lutter et s’efforcer.
Qu’on me laisse décrire l’aspect de la Nature,
Et moi, avec plaisir,
Je laisserai la ruche affairée et grommelanto
Bourdonner sur ses trésors.
Adieu, « faiscur de rimes, mon frère ! »
Nous avons été trop long-temps inconnus l’un à l’autre :
Maintenant, que nos têtes reposent ensemble
Dans une amitié fraternelle !
Puisse l’Envic bondir dans des entraves,
L’infernale ct noire diablesse !
Tant que les gens des hautes terres haïront les péages ct les taxes,
Tant que les bergers des landes aimeront le bon mouton gras,
Tant que la terre, ferme sur son axe,
Fera son tour quotidien,
Comptez que vous avez un ami, de cœur et de fait,
Dans ROBERT BUans.
POST-SCRIPTUM.
Ma mémoire ne vaut pas une épingle ;
J’avais presque tout à fait oublié
Que vous m’aviez dit de vous écrire ce qu’on entendait
Par cette Jcune-Lumière,
Au sujet de laquelle nos bergers ont été si souvent
Sur le point de se battre.
Aux jours où les hommes n’étaient que des enfants
En grammaire, logique, et autres talents parcils,