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POÉSIES DE BURNS.


Nul poète ne jugeait qu’elle valût la peine
Qu’il mit son nom en style mesuré ;
Elle était comme unc île inconnue
Par delà la Nouvelle-Hollande,
Ou bien là où les océans, dans leur farouche rencontre, bouillonnent
Au sud de Magellan.
Ramsay et le fameux Fergusson
Ont donné un bon coup de main au Forth et au Taey ;
L’Yarrow et la Twecd, sur maint air,
Retentissent dans l’Ecosse,
Tandis que l’Irwin, le Luyar, l’Ayr et le Doon,
Personne ne les chante.
L’Hissus, le Tibre, la Tamisc et la Seine
Coulcnt doucement dans maint vers mélodieux !
Mais, Willie, pose ton picd contre le mien
Et rodresse ta crète,
Nous ferons briller nos rivières et ruisseaux
A l’égal des mcilleurs.
Nous chantcrons les plaines et les champs de la vieille Cotla,
Ses landes d’un brun rougetre sous les bruyères en fleur,
Ses collines et ses coteaux, ses creux et ses vallées,
Où le glorieux Wallace
Remporta souvent la palme, à ce que dit l’histoire,
Sur les gens du midi.
Au nom de Wallace quel sang écossais
Ne bout comme la mer dans les grandes marées|
Souvent nos pères intrépides ont marché
A côté de Wallace,
Poussant toujours en avant, les pieds chaussés de sang,
Ou le corps teint d’un rouge glorieux.
Oh ! charmants sont les vallons et les bois de Coïla,
Quand les linots chantent au inilieu des bourseons,
Et que les lièvres agiles, dans de tendres ébats,
Sc livrent à leurs amours,
Tandis que sur les coteaux le pigeon ramier roucoule
D’un cri lamentable !
Mème le froid hiver a des attraits pour moi,
Quand les vents se déchainent contre l’arbre dépouillé ;
Ou que les gelées sur les montagnes d’Ochiltree
Sont gris-blanc ;
Ou que des tourbillons aveuglants volent furicux.
Obscurecissant le jour !