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POÉSIES DE BURNS.


A WILLIAM SIMPSON,
A OCUILTREE.
Mai 1785.
J’ai reçu votre lettre, aimable Willie ;
D’un cœur reconnaissant, je vous remercie beaucoup.
Cependant, je dois le dire, je serais un sut
Et un grand vaniteux,
Si je croyais, mon cher enjoleur,
À vos expressions flatteuses.
Mais je veux croire que votre intention était obligcante,
11 me répugnerait de penser qu’il y avait là-dessous
Une satire ironique, dirigée de côté
Contre ma pauvre petite Muse ;
Quoique vous l’ayez décrite en termes si louangeurs,
Que j’ai peine à vous pardonner.
Ma raison serait à l’envers,
Si j’osais espérer de gravir
Avec Allan, ou avec Gibertfield,
Les hauteurs de la renommée ;
Ou avec Fergusson, le jeune écrivain,
Nom immortel.
{O Fergusson ! ton brillant génie
Etait peu propre à la science aride et lourde du droit !
Maudits soient vos cœurs de pierre,
Gens d’Edimboursg !
Le dixième de ce que vous perdez aux curtes
Aurait garni son garde-manger | !)
Cependant quand un conte me vient dans la tête,
Ou que les filles me font un accroc au cœur,
Car parfois elles semblent devoir causer ma mort
(O mal cruel !},
J’éveille mon chalumeau rustique ;
Cela me fait du bicn.
La vicille Cnïla peut bien maintenant se trémousser de plaisir,
Elle a des poètes de son cru,
Des gaillards qui ne ménageront pas leurs poumons,
Mais qui cntonneront leurs chants,
Jusqu’à ce que tous les échos retentissent
De ses dignes louances.